La position de l'homme au milieu de son fatras de lois, de coutumes, de d sirs, d'instincts nou s, refoul s, est devenue si p rilleuse, si artificielle, si arbitraire, si tragique et si grotesque en m me temps, que jamais la litt rature ne fut si facile concevoir qu' pr sent, mais aussi plus difficile supporter. Nous sommes environn s de pays entiers d'abrutis anaphylactiques, le moindre choc les pr cipite dans des convulsions meurtri res n'en plus finir.
Nous voici parvenus au but de vingt si cles de haute civilisation et cependant aucun r gime ne r sisterait deux mois de v rit . Je veux dire la soci t marxiste aussi bien que nos soci t s bourgeoises et fascistes.
L'homme ne peut persister en effet dans aucune de ces formes sociales, enti rement brutales, toutes masochistes, sans la violence d'un mensonge permanent et de plus en plus massif, r p t fr n tique ''totalitaire'' comme on l'intitule.
Les gueulements dictatoriaux vont partout pr sent la rencontre des hant s alimentaires innombrables, de la monotonie des t ches quotidiennes, de l'alcool, des myriades refoul es, tout cela pl tre dans un immense narcissisme sadico-masochiste toute issue de recherches, d'exp riences et de sinc rit sociale. On me parle beaucoup de jeunesse, le mal est plus profond que la jeunesse Je ne vois en fait de jeunesse qu'une mobilisation d'ardeurs ap ritives, sportives, automobiles, spectaculaires, mais rien de neuf. Les jeunes, pour les id es au moins, demeurent en grande majorit la tra ne des rats bavards, filoneux, homicides. ce propos, pour demeurer quitables, notons que la jeunesse n'existe pas au sens romantique que nous pr tons encore ce mot. D s l' ge de dix ans, le destin de l'homme me semble peu pr s fix , dans ses ressorts motifs tout au moins, apr s ce temps nous n'existons plus que par d'insipides redites, de moins en moins sinc res de plus en plus th trales. Peut- tre, apr s tout, les ''civilisations'' subissent-elles le m me sort ?