Notre but n'est nullement de faire de saint Thomas un fasciste. D'abord, parce que cela rel verait de l'anachronisme pur. Ensuite, parce que nous avons bien trop de respect l' gard du Docteur ang lique pour lui faire dire ce qu'il n'a pas dit; nous laissons ce genre de forfaitures aux sp cialistes de la magouille intellectuelle.
Notre but n'est pas non plus de faire de Benito Mussolini, ni m me de Giovanni Gentile -- philosophe officiel du fascisme, et auteur de la premi re partie de La Doctrine du fascisme de Mussolini -- de fervents thomistes. Ce serait en effet, l aussi, quelque peu malhonn te ni le Duce ni son philosophe n'ont eu de formation sp cifiquement thomiste, et l'on voit mal comment des individus qui n'ont pas tudi un penseur pourraient s'en inspirer.
En revanche, nous croyons que la doctrine du fascisme est conforme, ou du moins potentiellement conforme, aux enseignements du Docteur commun, et plus g n ralement la philosophie politique r aliste; cette philosophie politique fond e par Aristote, d velopp e par saint Thomas, et approfondie au XXe si cle par des thomistes fid les l'esprit du Ma tre, tels que l'abb Julio Meinvielle, Charles De Koninck ou encore le P re Louis Lachance.
Autorit du Chef, organicit du Tout, conomie corporative, primaut du Bien commun sur les biens particuliers, usage de la force lorsqu'il est n cessaire -- c'est- -dire n cessaire la pr servation ou l'av nement du Bien commun --, r le pr pond rant de l' tat voil autant d' l ments que l'on retrouve aussi bien dans la philosophie politique du thomisme int gre que dans la doctrine du fascisme, et qui nous am nent donc penser qu'il est possible -- en toute honn tet -- d' tre la fois thomiste et fasciste.
Puisse le pr sent travail, qui ne consiste en rien d'autre qu'un commentaire libre de La Doctrine du fascisme de Mussolini la lumi re des principes de la philosophie r aliste, montrer le bien-fond de cette position.