0V nus, Flore, H b ou Diane - autant de divinit s antiques qui ont pr t , partir de la fin du XVIIe si cle en France, leurs attributs et leurs costumes vaporeux, souvent affriolants, quantit de femmes de l'aristocratie de cour, de la bourgeoisie montante et de la noblesse de robe. L' lite sociale se fait alors peindre en costume mythologique ou historique par des artistes c l bres tels que Nicolas de Largillierre, Hyacinthe Rigaud, Fran ois de Troy, Jean-Marc Nattier ou Jean Raoux.
Ces portraits dits « histori s , dans lesquels l'effigie d'une personne vivante s'enrichit d'attributs mythologiques comme dans un tableau d'histoire, sont un genre pictural part enti re. D'abord pr rogative masculine adopt e par les grands pour c l brer leurs vertus, il devient vers 1680 l'apanage des mod les f minins: le langage all gorique les pare de qualit s connotation sp cifiquement f minine et galante, comme la beaut , la jeunesse, la gr ce, qui, bien comprises, pouvaient aussi tre un moyen de manier le pouvoir. D s les ann es 1740, ces peintures font cependant l'objet de critiques r p t es et le genre perd peu peu sa l gitimit la fin de l'Ancien R gime, avant que ce proc d de distinction aristocratique suscite la m fiance des historiens de l'art, qui n'y verront que l'expression d'un amusement futile de milieux oisifs.
Le pr sent ouvrage remet leur juste place ces travestissements: la fois oeuvre d'art, objet culturel et pratique sociale, le portrait histori est un ph nom ne de go t r v lateur d'une culture de cour en pleine transformation. Marlen Schneider met ici en lumi re les fonctions, les propri t s formelles, la r ception et la port e historique d'un type de repr sentation trop longtemps d consid r .