Comment dire la guerre au jeune public ? C'est la question laquelle r pondent les auteurs de th tre tudi s dans cet ouvrage qui ont fait le choix, au sein de leur criture, d'une pure radicalisant le conflit. Face la violence du rapport au r el, ils cherchent une juste distance et produisent une dramaturgie de l'intermittence. L'avant et l'apr s de l'action, le pass et le pr sent sont des moments de doute du personnage de l'enfant face l'action de guerre impos e celle de tuer ou de fuir. Il se tourne alors vers le jeu ou l'imaginaire du r ve. Avec le temps, le personnage de l'enfant-survivant r anime le conflit pass dans un cho constant. Il devient r silient, en parcourant des territoires d'apprentissage, dans lequel il emporte avec lui des objets symboles. Ces plus petits territoires intimes, d bris d'un monde perdu, font tenir debout une fois retrouv s. Les souvenirs sont pr gnants dans une dramaturgie du t moignage qui mobilise le monologue. Nous y retrouvons une tendance du th tre contemporain faire reposer la dimension documentaire sur l'introspection individuelle, o le personnage de l'enfant-t moin a toute sa place. Toutefois, l' criture se creuse bien souvent d'une faille qui traduit l'impossibilit pour l'enfant de tout comprendre. Il bute sur les mots comme sur le r el et r invente un langage. Ainsi, cet ouvrage interroge la possibilit d'une pr sence, inscrite dans le moment de l'adresse et dans la mat rialit de la sc ne, entre surgissement et effacement des signes de la guerre, au sein d'un corpus dont l' tude se r v le d'une grande richesse.