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6Harpagon, riche vieillard, fait subir à toute sa maisonnée sa passion aveugle et tyrannique pour l'argent. Son avarice fait obstacle aux projets amoureux de ses enfants, le pousse à soupçonner ses proches et donne envie à ses serviteurs de le tromper. Quand il apprend que son fils est son rival auprès de la belle Mariane et qu'une cassette pleine d'or lui a été dérobée, sa fureur est à son comble et frappe de stupeur tout son entourage...Les grands personnages de Molière, M. Jourdain comme Argan, Alceste, Tartuffe ou les autres, ont tous dans leurs faiblesses quelque chose d'humain et de touchant qui nous empêche de rire sans retenue de leurs vices ou de leurs ridicules. A l'exception ! d'Harpagon. Celui-là n'est ni père, ni ami, ni bon ni mauvais, ni courageux ni craintif Rien qu'avare. Avare, pingre, ladre, fesse-mathieu, quoi qu'on fasse et quoi qu'il arrive. Grandiose, sublime, fou d'avarice. Les rires qu'il soulève ne sont pas près de s'éteindre. Mais Harpagon n'en a cure. Il n'est pas susceptible. Rien qu'avare, vous dis-je.Elise, fille d'Harpagon, souhaite se marier avec Valère, tandis que son frère Cléante veut épouser Mariane. Mais le père a d'autres vues pour ses enfants, et a jeté lui-même son dévolu sur la jeune fille. La pièce, créée par Molière en 1668, serait donc une comédie amoureuse si, derrière cette première intrigue, ne se dessinait surtout la comédie d'un caractère, l'avare, dont la précieuse cassette, un moment dérobée, réapparaît opportunément afin de permettre un dénouement heureux. Créature comique, objet de moqueries et de vengeances, mais aussi nature monstrueuse et tyran domestique, Harpagon est bien la figure qui domine presque toutes les scènes, assure l'efficacité dramatique de la pièce et permet à la comédie de confiner à la farce. Par la satire, le quiproquo et l'ironie, Molière brosse de lui un portrait d'une drôlerie sans pitié.